Cursus master en ingénierie :
témoignages

Publication : 10 mars 2016

À l'université de Franche-Comté, les étudiants de licence de sciences pour l'ingénieur peuvent intégrer un parcours renforcé qui les prépare à exercer des fonctions d'ingénieur. Ce cursus master en ingénierie (CMI) porte sur les structures et systèmes intelligents du domaine du transport, de l'aéronautique, de la santé... Rencontre avec Emeline Sadoulet, maître de conférences en mécanique, coresponsable du CMI, et Camille, étudiante en L3.

Emeline Sadoulet, coresponsable du CMI (à gauche), et Camille, étudiante en L3 (à droite)

Pourquoi choisir un cursus master ingénierie ?

Mme Sadoulet : Le CMI est un parcours renforcé sur 5 ans avec une spécialisation progressive. Il s'adresse aux étudiants qui souhaitent exercer des fonctions d'ingénieur. Les étudiants du CMI suivent les cours de licence et de master avec les étudiants du cursus classique. Mais à chaque semestre, ils ont 6 crédits ECTS en plus, soit environ 60 heures. Anglais, management, connaissance de l'entreprise, projet professionnel et personnel, stages et projets... le programme varie selon le semestre.

Camille : Au lycée, j'étais intéressée par le métier d'ingénieur. Aux journées portes ouvertes de la fac de sciences, j'ai découvert le CMI. Ce qui m'a attirée, c'est que contrairement aux classes prépa, cette formation comporte dès la 1re année des projets comme en écoles d'ingénieurs. Et par rapport à une école d'ingénieurs post-bac, la L1 très généraliste me laissait le temps de découvrir les nouvelles matières que je n'avais pas au lycée, comme la mécanique ou l'électronique, avant de choisir ma spécialité dans le domaine des systèmes et structures intelligents.

En quoi consistent les projets ?

Mme Sadoulet : Les étudiants travaillent en petits groupes sur des problématiques concrètes. Cela leur permet d'appliquer leurs connaissances, de développer leur autonomie et leurs capacités d'innovation. Comme ils sont en petits effectifs, dès la L1, ils viennent en immersion dans nos laboratoires de recherche. Cette année, les L1 étudient l'architecture mécanique et électronique d'un drone et doivent réfléchir à de nouvelles applications. On les accompagne pour trouver une méthodologie expérimentale. Puis c'est à eux de faire les mesures et de les exploiter en toute autonomie.

Camille : Pour notre projet de L3, on travaille sur l'amortissement et le système anti-vibrations d'une raquette de tennis. Notre groupe est constitué de 5 étudiants de la spécialité mécanique, et 1 d'électronique. On y consacre environ 1 après-midi par semaine. On a commencé par se répartir le travail. On a fait des recherches individuelles et analysé les documents donnés par les profs. Ensuite, certains réalisent les manipulations, d'autres traitent les données. Au début, on manquait de connaissances dans certains domaines, mais les profs nous ont aidés. En master, on continuera sur ce sujet.

Quid des stages ?

Mme Sadoulet : Pour avoir le label CMI, les élèves doivent effectuer au moins 39 semaines de stages au cours des 5 ans. À chaque fois, c'est à eux de chercher leur stage, car cela fait partie de l'apprentissage. Ceux qui sont intéressés par un doctorat peuvent s'essayer au laboratoire pour voir si le travail de recherche leur plaît. D'autres choisissent de faire leur expérience obligatoire à l'international sous forme de stage. Chaque expérience est évaluée par le tuteur, un rapport écrit et une soutenance orale.

Camille : J'ai fait mon stage de L1 dans une start-up de robotique. Je devais réfléchir à un dispositif pour automatiser le changement des embouts d'une pince robotisée. Ce qui intéressait l'entreprise, c'est que comme j'avais peu de connaissances et ne savais pas ce qui existait sur le marché, j'étais plus ouverte à l'innovation, aux nouvelles idées. Je cherche actuellement mon stage de L3. J'ai une piste dans une entreprise qui travaille sur l'écoulement d'air dans l'aéronautique.

À quel rythme de travail faut-il s'attendre ?

Mme Sadoulet : Le CMI représente environ 1 après-midi de plus de cours par semaine, auquel s'ajoute du travail personnel autour des projets ou des stages. Plus qu'au rythme de travail, c'est à la méthode d'apprentissage qu'il faut se préparer : avoir envie d'apprendre par projets, être curieux !

Camille : À la fin du semestre, quand les examens du CMI et les projets à finir s'ajoutent aux examens de la licence, on se sent parfois débordé. Mais en s'organisant, on y arrive. Ce n'est pas non plus un rythme de prépa. L'an dernier, j'ai même participé à un projet en plus sur la base du volontariat : un concours de réalisation d'aéroglisseur lancé par une émission de télé. Ça nous a pris pas mal de temps, le midi et le soir, pendant 2 à 3 mois. Mais ça valait le coup. On s'est rendu compte qu'avec peu de connaissances mais un esprit créatif, on pouvait arriver à un résultat concret. C'était très motivant, d'autant qu'on a gagné le concours !


À lire aussi

Sur le même sujet

Sur le web

Boutique