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Fiche métier
L'ingénieur hydroécologue utilise des plantes aquatiques (comme des roseaux, des nénuphars...) pour nettoyer naturellement les eaux usées ou polluées. Il crée des systèmes de traitement des eaux 100 % écologiques !
© Alain Potignon/Onisep
L'ingénieur hydroécologue utilise des plantes aquatiques, " macrophytes ", pour assainir l'eau. Ces plantes se nourrissent des substances polluantes contenues dans les déchets que l'homme rejette au quotidien dans l'eau (shampooing ou lessive, par exemple). C'est la phytoépuration ou l'épuration par les plantes, favorisant la réhabilitation des rivières. Ces végétaux étonnants ont aussi la faculté d'extraire du métal de l'eau, comme le plomb.
L'ingénieur hydroécologue établit d'abord un diagnostic de la pollution. Il doit avant tout appréhender les liens entre les différents paramètres que sont l'eau, le sol (son inclinaison), la faune et la flore. En étudiant le terrain, il peut évaluer la pollution du milieu et penser des solutions d'assainissement durable.
Puis il choisit le système d'épuration à mettre en place. Le choix des plantes est déterminé par leur capacité d'adaptation au milieu naturel et leur efficacité face à tel ou tel polluant. Les plantes sont introduites dans deux bassins composés l'un de graviers, l'autre de roche, qui servent de filtres pour séparer les polluants de l'eau. L'hydroécologue opère ensuite un suivi régulier de l'installation, pour ajuster au mieux la filtration biologique.
Toutes les eaux issues d'une chaîne de production ou d'un type d'exploitation présentent des caractéristiques physico-chimiques qui leur sont propres. L'ingénieur hydroécologue a des connaissances scientifiques en hydrologie, en écologie et en biologie qui lui permettent de choisir ses " outils de travail " : l'iris d'eau ou le nénuphar, qui se nourrissent d'éléments différents, ou encore la menthe aquatique pour détruire certains microbes.
Agissant directement sur le milieu, l'ingénieur hydroécologue doit aussi bien connaître la réglementation sur l'eau et l'environnement, sur laquelle il se documente régulièrement. Il sait aussi rédiger : des rapports comme des offres commerciales.
S'il travaille seul, la négociation ne lui fait pas peur : il est capable de défendre des contrats lorsqu'il est chargé de commercialiser ses solutions. Dans tous les cas, il doit disposer de bonnes aptitudes relationnelles car il est amené à avoir des contacts directs avec le client, auquel il présente la solution retenue avant la mise en oeuvre.
Une partie du travail de l'ingénieur hydroécologue se fait dans un bureau : devis, réponses à des appels d'offres et signature des contrats lui incombent. Disposant de savoir-faire techniques et scientifiques, il se rend également sur le terrain afin d'étudier la solution de filtrage la mieux adaptée. Au sein d'un bureau d'études, il assure ensuite le suivi du chantier de la station d'épuration naturelle. En tant que maître d'oeuvre pour une entreprise de travaux, il participe ainsi à la construction des bassins, en donnant ses directives.
L'ingénieur hydroécologue assure seul le suivi des opérations, surtout s'il travaille en indépendant, du devis à la construction finale. Dans une grande entreprise de l'eau ou en bureau d'études, il est intégré dans une équipe. Il est alors rattaché hiérarchiquement à un directeur de département ou à un responsable du bureau d'études. En tant que chargé de mission dans une collectivité territoriale ou au sein d'un parc régional naturel, il sera rattaché au directeur de l'environnement ou au responsable des espaces naturels.
De 2500 à 2900 euros brut par mois, pour un ingénieur. Environ 1635 euros brut par mois pour un chargé de mission dans un parc régional naturel (cadre A de la fonction publique territoriale).
S'il existe encore peu d'ingénieurs hydroécologues en France, le métier a beaucoup d'avenir. Baignade naturelle pour un hôtel, traitement des résidus de pesticides dans les eaux usées sur une exploitation agricole, installation d'un système d'assainissement sur la propriété d'un particulier, élimination de dépôts d'hydrocarbure dans les effluents industriels... les applications sont diverses. Les perspectives d'emploi sont grandes dans le domaine de l'eau, notamment dans le secteur privé, où de plus en plus d'entreprises adoptent une démarche durable. L'ingénieur hydroécologue peut travailler dans un bureau d'études, occuper un poste de fonctionnaire territorial ou créer sa propre société. Il peut devenir responsable de bureau d'études ou diriger un département recherche et développement spécialisé.
Utilisant toujours les ressources végétales environnantes, les techniques de phytoépuration s'exportent également dans les pays en voie de développement lorsque les sols et les rivières sont pollués. Certaines ONG (organisations non gouvernementales) utilisent déjà cette méthode pour favoriser l'accès à l'eau potable.
Il est possible de préparer une licence pro puis un master à l'université dans le domaine des sciences de la Terre. Très peu d'écoles sont spécialisées dans ce domaine, plutôt généraliste. Tout en restant en contact avec le monde de la recherche, l'apprentissage sur le terrain représente toujours la formation essentielle. Même issu d'une autre formation, paysagiste par exemple, on peut se spécialiser en hydroécologie par la pratique.
Niveau bac + 5
http://www.oieau.fr Site de l'Office international de l'eau, les métiers de l'eau
http://www.eaufrance.fr Formations et métiers de l'eau
http://www.reseau-tee.net Réseau Territoires Environnement Emplois.