Ma 1ʳᵉ année
BTS pilotage de procédés
Tous deux apprentis en BTS pilotage de procédés, Enji et Christopher apprennent à piloter des équipements industriels pour fabriquer des produits : crème, confiture, médicament... Retour sur leur 1re année de formation entre le lycée des métiers Nicolas-Louis Vauquelin à Paris et l'entreprise.

Pourquoi avoir choisi le BTS pilotage de procédés ?
Pour Christopher, c'est pour devenir technicien de production, "en travaillant au plus près des matières premières". Après un bac pro procédés de la chimie, de l’eau et des papiers-cartons, le BTS pilotage de procédés lui offre de larges débouchés dans la transformation industrielle agroalimentaire, cosmétique et pharmaceutique. Enji, elle, a déjà suivi un BTS bioqualité après son bac pro industriel, mais l'a trouvé très théorique. "J’ai préféré revenir à la production sur le terrain avec ce second BTS", explique-t-elle. Chacun a obtenu un contrat d’apprentissage grâce au CFA et à ses entreprises partenaires.
Ce qui change par rapport au lycée ?
"Quand on entre en atelier pour la première fois, on est impressionnés par la taille des machines, tous ces tuyaux, la vapeur...", se souviennent Enji et Christopher. Côté cours, ils se retrouvent en petit effectif d’une dizaine d'étudiants, ce qui facilite le travail en groupe et le suivi pédagogique. "Les professeurs nous aident avec des exercices de physique et de maths, que l’on refait à la maison." Puis les étudiants passent 2 à 3 semaines en entreprise.

On peut évoluer dans différentes industries : pharmaceutique, cosmétique, agroalimentaire... C'est ce qui m’a motivée.
À quel rythme de travail a-t-il fallu s'adapter ?
Finis les week-ends et les vacances scolaires. "Le rythme est intense, surtout après 3 semaines d’entreprise. J'ai des coups de fatigue parfois", confie Enji. Certains camarades travaillent de nuit. Il faut aussi s’adapter aux conditions de travail exigeantes : "Le respect rigoureux des procédures, les audits réguliers... c’est stressant au début, précise Christopher. Parce qu'on n’a pas le droit à l’erreur, cela pourrait impacter toute la production."

Les travaux pratiques (TP) sont très importants pour moi, car ils reproduisent les conditions de travail en entreprise.
Quelles sont les matières préférées ?
Dosages, pH-mètre, étude de la dureté de l’eau... la chimie plaît beaucoup aux étudiants, ainsi que la conduite de procédés, pour fabriquer des produits concrets comme une crème cosmétique ou de la confiture. "Les TP sont très importants pour moi car ils reproduisent les conditions de travail en entreprise", insiste Christopher. "J’aime aussi les maths. Les formules servent dans tout, pour calculer des débits ou évaluer les risques industriels." Enji préfère la QHSE (qualité hygiène sécurité environnement), même s'il y a beaucoup à apprendre : pictogrammes de danger, réglementations, normes ISO...
Comment se déroulent les travaux pratiques ?
Sur 4 heures d’atelier, les élèves pilotent des machines pour fabriquer des produits, en utilisant des matières premières : acides, bases, solvants... "Pour produire 9 grammes d’huile essentielle de lavandin par exemple, on suit un protocole. C'est comme une recette. Il faut calculer, doser et mélanger la lavande avec une certaine quantité d’eau", explique Enji. Distillation, refroidissement... "On s’appuie sur un schéma de fabrication, en travaillant par binôme, parfois avec un chef d’équipe en plus", précise Christopher.
Quelles sont les missions en entreprise ?
Dans une entreprise pharmaceutique, Christopher a commencé par peser des matières premières avant de participer à la production. "J’essaie d’aller au contact des collègues. C'est enrichissant sur un plan humain aussi", précise-t-il. Enji travaille dans une entreprise de chimie qui produit des microcapsules pour contenir des ingrédients, comme des produits phytosanitaires. Elle pilote une ligne de production automatisée. "Les machines sont différentes mais les procédures sont les mêmes qu'au lycée." En 2e année, elle commence à coordonner. "Je transmets les paramètres de fabrication aux équipes. J’apprends à être patiente et à l’écoute", poursuit-elle.
Et après ?
Les élèves vont apprendre à diagnostiquer des problèmes techniques et mener un projet d’amélioration en entreprise. "Une fois diplômée, j’aimerais me spécialiser dans la qualité et l’évaluation de la sécurité en licence professionnelle", prévoit Enji. Quant à Christopher, son entreprise lui propose déjà un emploi. "Cette expérience en pharmaceutique m’ouvrira plein d’autres portes, mais j'hésite à continuer en licence pro ; mon rêve est de travailler en pétrochimie", conclut-il.
Pour aller plus loin
Sur le même sujet
Fiche formation : BTS pilotage de procédés