Questions-réponses sur les études
d'infirmier ou d'infirmière
Date de publication : 5 novembre 2024
Les études d’infirmier ou d’infirmière arrivent en tête des vœux sur Parcoursup. Mais comment s’organise la formation, quelles sont les modalités d’admission, les spécialisations possibles, quelle est la place des stages ? Portrait-robot de cette filière aux débouchés assurés.

Absolument. En France, la profession d’infirmier est réglementée. Par conséquent, pour exercer, il faut obligatoirement détenir le DEI (diplôme d’État d’infirmier) qui forme précisément au métier et à sa règlementation, en 3 ans d’études après bac. Il y a donc une seule voie de formation possible. En revanche, les établissements permettant de préparer ce diplôme, les IFSI (instituts de formation en soins infirmiers) sont très nombreux (environ 350) et répartis partout sur le territoire, y compris dans l’Outre-Mer.
Cela dépend du profil des candidats. Pour les lycéens et les étudiants en réorientation, les candidatures passent par Parcoursup, la plateforme de préinscription dans l’enseignement supérieur. La sélection des candidats par les établissements s’effectue sur dossier, sans concours. Sont prises en compte les notes de 1re et de terminale, les notes aux épreuves anticipées du bac, les appréciations des enseignants (par exemple sur l’organisation, l’assiduité), la lettre de motivation et les activités personnelles (stage, engagement associatif, etc.).
Pour ceux et celles qui candidatent dans le cadre de la formation professionnelle, la sélection s’effectue sur épreuves (épreuves écrites de rédaction et de calcul, et entretien). Aucun diplôme n’est exigé mais il faut justifier de 3 ans d’expérience professionnelle. Les candidatures s’effectuent directement auprès des établissements proposant la formation continue (liste des établissements accessible sur Parcours+), sans passer par Parcoursup.
Les IFSI sont regroupés à l’échelle d’une académie ou d’une université, qu’ils soient publics ou privés. Chaque regroupement correspond à un seul vœu sur Parcoursup, à l’intérieur duquel il est possible de demander les différents établissements souhaités au sein du regroupement (les sous-vœux). Les candidats peuvent formuler jusqu’à cinq vœux en IFSI (sur les 10 autorisés au total), sans limite dans le nombre de sous-vœux.
À noter : les candidats saisissent une lettre de motivation par regroupement d'IFSI. En complément, il est conseillé de remplir la rubrique "Activités et centres d'intérêts".
C’est un test d’auto-évaluation que tous les candidats qui veulent valider un vœu en IFSI sur Parcoursup doivent obligatoirement réaliser. Les réponses à ce questionnaire ne sont pas communiquées aux formations et n'interviennent pas dans la sélection. L’objectif est avant tout de permettre à chaque candidat ou candidate de tester sa connaissance de la formation en soins infirmiers et du métier auquel elle conduit. Et ainsi de vérifier qu’elle correspond à ses attentes. Accessible à tous, ce test peut aussi accompagner dans leur réflexion tous les élèves qui s’interrogent sur le métier d’infirmer ou infirmière, avant de formuler ou pas des vœux en IFSI.
Oui, dans le cadre d’expérimentations, certains IFSI proposent une admission en 2e année après un PASS (souvent avec une option sciences infirmières ou IFSI) ou une LAS1 sciences pour la santé. Il faut parfois prévoir de rattraper des unités d'enseignement ou des stages de la formation.
Des passerelles sont aussi proposées aux étudiants qui ont validé un PASS ou une LAS1 mais qui ne poursuivent pas en 2e année de médecine, de pharmacie, d'odontologie ou de maïeutique pour rejoindre des formations du paramédical, dont infirmier. Ces passerelles sont proposées en fonction des résultats obtenus en 1re année de santé mais aussi des capacités d'accueil des formations.
Il convient de se renseigner auprès des IFSI pour connaître les modalités de candidature dans le cadre de ces expérimentations et passerelle.
Pour les titulaires du DE d’aide-soignant ou du DE d’auxiliaire de puériculture, deux cas de figure. S’ils ne sont pas titulaires du bac, ils doivent justifier de 3 ans d'expérience et tenter l'admission sur épreuves dans le cadre de la formation continue. S’ils sont également titulaires du bac, ils peuvent candidater en IFSI via Parcoursup ou via la formation continue s’ils y sont éligibles.
À noter : un nouveau dispositif permet à des aides-soignants expérimentés d’accéder directement en 2e année d'IFSI dans le cadre de la formation continue, sous certaines conditions. En savoir plus sur le site du ministère de la Santé.
Difficile de répondre à cette question car il y a plusieurs voies d’admission (après le bac, après un PASS/LAS, en formation continue) et que tous les profils ont a priori leurs chances, à condition d’être motivés et prêts à s’investir. Reste que les candidats sont nombreux pour un nombre de places fixés chaque année par le ministère de la Santé. Pour les admis après le bac sur Parcoursup, le taux d’accès à la formation varie souvent entre 20 et 60 %. Des taux à relativiser toutefois car tous les candidats ne concrétisent finalement pas leurs vœux en IFSI. En 2024, les élèves de terminale représentaient 64 % des admis. 41 % d’entre eux étaient des bacheliers généraux (avec en général au moins un enseignement de spécialité scientifique, en particulier SVT), 38 % des bacheliers technologiques (essentiellement ST2S, mais aussi STL et STMG) et 21 % des bacheliers professionnels (essentiellement ASSP - accompagnement soins et services aux personnes - et SAPAT - services aux personnes et aux territoires). Avoir suivi une prépa n’est pas nécessaire, les responsables de formation insistent sur l’importance du dossier, qui doit être suffisamment solide, de la motivation et de la connaissance du métier.
Les bacheliers et étudiants en situation de handicap peuvent postuler via Parcoursup dans tous les IFSI, en mentionnant dans leur dossier les aménagements dont ils ont bénéficié dans leur scolarité. À noter : dans chaque fiche sur Parcoursup sont indiquées les coordonnées du référent ou de la cellule handicap. Les candidats en situation de handicap peuvent aussi formuler un vœu dans l’un des quelques IFSI qui sont réservés aux personnes disposant d'une RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé). Dans ce cas, le vœu n'est alors pas décompté dans le nombre maximal de vœux formulés en IFSI. À la clé : un suivi pédagogique individualisé, un parcours de formation aménagé et un parcours de stage adapté.
D’une durée de 3 ans, la formation est organisée en 6 semestres de 20 semaines chacun. Elle se répartit de façon égale entre l'enseignement théorique (cours magistraux, travaux dirigé et travail personnel guidé) et la formation clinique (stages).
Le programme aborde six domaines : les sciences humaines, sociales et droit ; les sciences biologiques et médicales (anatomie, physiologie, physiopathologie, etc.) ; les sciences et techniques infirmières, fondements et méthodes ; les interventions en sciences infirmières ; la posture professionnelle infirmière ; les méthodes de travail. L'initiation à la recherche fait l'objet de la validation d'un mémoire de fin d'études.
Des dispenses d'unités d'enseignements ou de semestres peuvent être accordées aux étudiants au vu de leur formation antérieure, des titres et diplômes obtenus et de leur parcours professionnel.
Les stages sont un ingrédient majeur des études en IFSI puisqu’ils occupent 50 % du temps de formation. Ils commencent dès le premier semestre, puis ponctuent chaque semestre, sur une période qui va croissant (d’abord 5 semaines, puis 10 semaines et enfin 15 semaines). Ces stages doivent avoir lieu dans quatre secteurs professionnels différents, en lien avec les soins et la santé : les soins de courte durée (par exemple, médecine ou chirurgie à l’hôpital) ; les services psychiatriques ; les soins de longue durée (soins de réadaptation, Ehpad) ; les soins individuels ou collectifs sur les lieux de vie (crèches, écoles, lycées, libéral, entreprise, etc.). Autant d’occasions pour les étudiants de mettre en pratique la formation théorique, de découvrir des univers professionnels, la relation avec les patients, une équipe, etc.
Il est assez important car l'emploi du temps comprend environ 35 heures par semaine, que ce soit en stage ou à l'institut de formation en soins infirmiers. Par ailleurs, lors des stages, le rythme de l'étudiant est proche de celui d'un professionnel. Il faut également prévoir du temps de travail personnel pour assimiler les connaissances, réviser pour les examens, préparer son travail de fin d’études, etc.
Oui, un nombre croissant d’IFSI proposent des formations en alternance. Les étudiants en formation initiale peuvent ainsi opter pour un contrat d’apprentissage, le plus souvent à partir de la 2e année de formation, après une 1re année effectuée sous statut scolaire. Les candidats en formation continue, eux, ont la possibilité de signer un contrat de professionnalisation. Côtés avantages, l’alternance constitue une aide financière pour les études (les alternants ont leurs frais de scolarité pris en charge et ils touchent une rémunération) et elle permet d’acquérir une expérience du terrain plus importante, en étant intégré au sein d’une équipe. Cela demande toutefois de pouvoir assumer un rythme soutenu et de faire preuve de maturité vis-à-vis du monde professionnel.
Dans les IFSI publics, majoritaires, il faut le plus souvent régler les seuls frais d’inscription de 175 € en 2024-2025. Dans les IFSI privés, aux frais d’inscription s’ajoutent les frais de scolarité d’une centaine à plusieurs milliers d’euros ; bien se renseigner auprès de chaque institut. Dans tous les cas, il faut également compter la CVEC de103 €. Les boursiers peuvent bénéficier de la gratuité ou de frais réduits.
À noter : de nombreux conseils régionaux ou ARS (agences régionales de santé) proposent des bourses aux étudiants des écoles paramédicales. Autre piste : une formule en alternance, qui permet d’avoir ses frais de scolarité pris en charge.
Oui, moyennant une formation supplémentaire, plusieurs spécialisations sont possibles pour les titulaires d’un diplôme d’État d’infirmier : infirmier en puériculture, infirmier en bloc opératoire, infirmier-anesthésiste ou infirmier en pratiques avancées. Selon les cas, les diplômés peuvent candidater directement en formation ou après plusieurs années de pratique professionnelle. Consultez notre article Devenir infirmier ou infirmière spécialisée pour en savoir plus.
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