Dans les coulisses de la Commission
européenne

La Commission européenne, basée à Bruxelles, a pour mission de promouvoir l’intérêt général de l’Europe, de soumettre de nouveaux textes de loi au Parlement européen et au Conseil de l’Union européenne, puis de veiller à leur application.

Chaque matin, au Berlaymont, siège de la Commission, se tient la conférence de presse. Les porte-paroles se succèdent au pupitre pour répondre aux questions des journalistes. Leur mission : communiquer aux médias les positions de la Commission. Un exercice qui implique une grande responsabilité, car leurs propos sont enregistrés, diffusés en live, et peuvent être repris dans les journaux.

"C’est important de bien expliquer ce que fait l’Europe, sinon certaines décisions peuvent être mal comprises par la population. J’aime l’idée de contribuer à renforcer l’esprit européen", témoigne Balazs, porte-parole.

Derrière la vitre de sa cabine, l’interprète de conférence traduit en simultané les propos tenus dans la salle. Fiona traduit ici de l’anglais vers le français. "C’est une performance en direct, il faut trouver ses mots très rapidement et avoir une très bonne connaissance de l’actualité. Toute erreur peut avoir des répercussions. Mon français doit également être parfait, car celles et ceux qui m’écoutent sont francophones."

Fiona prend part à toutes sortes de conférences qui lui demandent une grande préparation. "Je me renseigne sur la nature et le sujet de la réunion, les points qui seront abordés, les intervenants…" L’interprète permet à des personnes de se comprendre. "C’est essentiel dans le processus européen. Il faut toujours garder à l’esprit que l’Europe n’est jamais acquise, que c’est une construction de chaque jour."

Proposer des lois, c’est la mission des administrateurs. Victoria est spécialisée dans les politiques en faveur du climat. Elle a notamment travaillé sur l’European Green Deal (pacte vert pour l'Europe). "Le climat est un défi global, qui transcende les frontières. Notre action peut avoir un grand impact. Mon domaine est celui de l’aviation, mode de transport le plus polluant et le plus difficile à décarboner."

Pour chaque proposition de loi, Victoria doit comprendre les préoccupations des États membres et mesurer l’impact que celles-ci peuvent avoir sur eux. "Il faut répondre aux interrogations, être ouvert aux remarques, sachant que sont impliqués dans le processus de nombreux ministères, des parlementaires… On essaie d’écouter toutes les forces en présence pour arriver au meilleur texte."

Pour que les textes soient compris de tous, il faut les traduire dans les 24 langues officielles de l’Union. C’est la mission des traducteurs. Benjamin travaille depuis six langues vers le français. "Je suis spécialisé dans la traduction de documents législatifs et judiciaires. Je traduis également des discours, des textes de communication, et j’assure le sous-titrage de vidéos."

Le traducteur travaille avec des outils informatiques qui utilisent l’intelligence artificielle. "Le logiciel fait une comparaison avec nos textes archivés, calcule un taux de correspondance puis transmet un texte prétraduit, que je retravaille", précise Benjamin. Il doit se montrer vigilant sur les termes employés, car les textes doivent dire exactement la même chose dans les différentes langues.

S’assurer que les fonds communautaires sont bien utilisés, qu’il n’y a ni fraude, ni corruption, c’est la mission de l’Olaf (Office européen de lutte antifraude). Enquêteurs, experts informatiques, data analysts sont chargés de croiser des millions de données. Ils s’efforcent de déceler de possibles détournements de fonds européens ou d’éventuelles fautes graves commises au sein des institutions.

"Les fraudes peuvent se chiffrer à plusieurs millions d’euros par an, explique Olivier, conseiller. Une fois les fraudes identifiées, les sommes doivent être recouvrées ou remboursées." Autre domaine d’intervention de l’Olaf : la lutte contre les produits frauduleux. Durant la pandémie de Covid-19, l’Olaf s’est ainsi mobilisé contre les masques et les gels défectueux.

L’Epso (European Personnel Selection Office) est la structure qui sélectionne les futurs personnels des institutions européennes (fonctionnaires, contractuels). Bernard, chef de l’unité opérationnelle, organise les tests qui sélectionnent les candidats. "Nous devons les proposer dans les 24 langues de l’Union pour ne pas privilégier une langue par rapport à une autre et mettre les candidats sur un pied d’égalité." De la qualité de cette sélection dépendra la qualité du futur personnel européen… !