Quels métiers demain ?
Des métiers pour faire tourner
les entreprises
Date de publication : 25 septembre 2020
Dans les fonctions supports (gestion, ressources humaines, management…) ou les métiers s’exerçant dans plusieurs secteurs (vente, propreté, transport…), les professionnels sont nombreux. On attend d’eux une double compétence, liée au métier et au secteur d’activité.
Des jeunes pros témoignent
Mon parcours.
Après un bac S, Solène intègre une classe préparatoire BCPST (biologie, chimie, physique et sciences de la Terre) avant d’intégrer l’école d’ingénieurs Bordeaux Sciences-Agro. Elle effectue son stage de fin d’études à la chambre régionale d’agriculture de Bretagne. Un de ses tuteurs lui transmet alors une offre d’emploi de la chambre d’agriculture du Morbihan, qui l’embauche. Deux ans plus tard, cette structure est absorbée par la chambre régionale d’agriculture de Bretagne, où Solène est désormais conseillère installation entreprise.
Mon quotidien.
Solène assure une permanence au point accueil installation de l’organisme et accompagne les personnes qui veulent se lancer en tant qu’exploitants agricoles. Elle fait régulièrement le point avec les entrepreneurs et leur apprend à chiffrer leur projet et à estimer sa rentabilité. Elle réalise également des études prévisionnelles et des "plans d’entreprise", à 5 ans, nécessaires à la demande d’aide européenne à l’installation. Son poste a évolué puisqu’elle s’occupait à ses débuts, en tant que conseillère spécialisée, de diagnostics agro-environnementaux et économiques auprès d’agriculteurs se situant dans des zones où les cours d’eau présentaient de forts taux de nitrates.
Mes atouts.
Même si les relations avec l’administration sont parfois difficiles et les demandes d’aide souvent complexes à remplir, Solène, qui connaît bien maintenant le monde agricole, apprécie son métier. Cela lui plaît d’accompagner des entrepreneurs motivés, de les aider à bâtir un projet "le plus solide possible". Elle trouve son travail très épanouissant : "On voit des projets très différents, on rencontre beaucoup de monde, des gens impliqués qui rendent notre métier passionnant."
Mon parcours.
Après 2 années de classes préparatoires commerciales, Camille est entrée à l’école de management Audencia, à Nantes, où elle a passé un master. Elle a très vite compris que "travailler dans la finance ou dans une multinationale" ne lui conviendrait pas. Aussi a-t-elle trouvé un premier stage au sein de l’association Entrepreneurs du monde, où elle s’est occupée d’accorder des micro-prêts à des entrepreneurs. Puis elle a été embauchée par une agence péruvienne de notation en microfinance. Toutefois, son travail impliquait de porter un jugement sur des petites structures en Amérique latine et en Afrique de l’Ouest. Aussi, Camille s’est rapidement sentie dans une posture "néocoloniale". Elle a alors repéré une annonce sur le site de l’Union régionale des Scop1 et des Scic2 Bourgogne Franche-Comté où elle a trouvé en 2018 un "poste qui a du sens".
1. Société coopérative et participative qui associe les salariés à la direction de l’entreprise.
2. Société coopérative d’intérêt collectif qui, outre les salariés, associe les usagers ou les collectivités locales.
Mon quotidien.
Camille accompagne les entrepreneurs qui créent des sociétés coopératives en Bourgogne-Franche-Comté ou des salariés souhaitant reprendre leur entreprise avec ce mode de fonctionnement démocratique. Elle leur apporte un appui juridique, les aide à bâtir un projet viable. Elle assiste aussi des consultants seniors lors de la "révision coopérative", un audit obligatoire qui vise à vérifier que ces structures respectent bien les règles qui définissent leurs statuts.
Mes atouts.
"Je rencontre plein de gens qui mettent en œuvre des initiatives différentes !" se réjouit Camille. Comme il s’agit d’une association de petite taille, elle participe à des missions diversifiées ! Mais surtout, ses valeurs sont cohérentes avec ses idées.
Mon parcours.
Après un bac sciences de l’ingénieur à Marseille, Charlotte a passé une licence de mathématiques fondamentales et deux masters : ingénieur prévention des risques de l’entreprise et ingénieur mathématiques appliquées aux sciences actuarielles. Dans ce cadre, elle a effectué deux stages au sein de la Caisse d’épargne Provence-Alpes-Corse, où elle a été embauchée en CDD à la direction des risques, avant de passer en CDI. Afin d’élargir son "champ de compétences", elle a postulé pour une mobilité interne au sein du groupe BPCE et travaille désormais comme contrôleuse de gestion à la direction financière du Crédit coopératif, à Nanterre.
Mon quotidien.
Elle "élabore, par exemple, des tableaux de bord pour une société de gestion" et tente de mesurer les risques financiers par rapport notamment aux fonds propres disponibles (qui garantissent la stabilité de la banque). Elle construit également "une aide à la tarification des prêts pour les chargés de clientèle". Ce sont des calculs sur tableur Excel, où elle intègre les contraintes réglementaires mais aussi celles spécifiques au groupe BPCE et au Crédit coopératif. Pour cela, elle mobilise sa formation en mathématiques, mais aussi des connaissances en informatique. Elle fait des "simulations des provisions du Crédit coopératif…" Tout cela en lien avec son responsable et parfois l’équipe, composée de trois personnes.
Mes atouts.
"J’ai deux amours : les maths et la réglementation bâloise", explique Charlotte. Créée en 1974, cette réglementation impose des règles financières précises, notamment pour éviter les crises Bâle III, adoptée après 2008, est, dit Charlotte, "quelque chose de très carré, avec beaucoup de maths". Et elle travaille régulièrement dans ce cadre à fournir des données de reporting sur le Crédit coopératif à la BCE (Banque centrale européenne). Elle apprécie aussi l’équipe dont elle fait partie et le fait de travailler dans une banque finançant l’économie sociale et solidaire, et qui paie 99 % de ses impôts en France.
Mon parcours
Bastien se souvient qu’enfant, il a vécu l’apparition de l’ordinateur personnel. "Je jouais aux jeux vidéo, mais à l’époque il y avait régulièrement des problèmes techniques. Cela m’a poussé à m’intéresser au fonctionnement de ces machines." Titulaire d’un bac scientifique, il intègre, après une sélection sur dossier, l’école privée d’informatique Supinfo, à Paris. À l’issue d’un cursus de 5 ans ponctué de stages il est recruté chez Cisco, à Bruxelles. "C’est le grand avantage de l’informatique : il n’y a pas de chômage !" Rentré à Paris il y a 2 ans, il est désormais consultant au sein de Cisco, spécialisé dans l’aide à l’automatisation des réseaux. Pour cette entreprise, il aide les fournisseurs d’accès à automatiser les opérations internes qui concernent leurs clients.
Mon quotidien
Bastien travaille dans un service de support aux grandes entreprises qui achètent du matériel Cisco. Il aide à la création de code mais fait également du conseil. Un emploi intéressant, "parce qu’on est amené à travailler avec des clients différents". Mais une activité complexe, car "les équipements ne sont pas uniformes et il faut prévoir différents cas de figure". Au cours de sa carrière, Bastien a également fait du développement pour mettre au point, par exemple, des logiciels permettant d’analyser de grandes quantités de données.
Mes atouts
Côté ambiance, le service est plutôt composé de jeunes, âgés de moins de 35 ans. "Mais, contrairement au cliché, nous ne sommes pas que des geeks ! s’exclame Bastien. On sort, on fait la fête, on ne reste pas toute la journée enfermés à faire des jeux vidéo." Dans le cadre de missions spécifiques, il arrive aussi à Bastien de voyager dans d’autres pays comme les États-Unis, la Pologne, la Tunisie ou le Portugal.
* Grande entreprise américaine spécialisée dans les réseaux.
Mon parcours.
Titulaire d’un bac ES (économique et social), Florian a obtenu un titre professionnel de niveau bac + 2 à l’Isteli (Institut supérieur du transport et de la logistique internationale), à Toulouse, option transit aérien et maritime. Dans ce cadre, il a fait un stage de 2 mois chez Bolloré. Puis l’école lui a proposé d’enchaîner avec un bac + 3 en alternance, afin d’être formé en management et en comptabilité. "Quand j’ai passé l’examen, un des examinateurs m’a proposé du travail et j’ai eu la chance d’entrer directement chez Ceva Logistics, où je suis resté jusqu’en avril 2017", raconte-t-il. Il est alors débauché par Prodex, une entreprise de transport aéronautique qui emploie une cinquantaine de personnes.
Mon quotidien.
Basé à l’aéroport de Toulouse-Blagnac, Florian devient superviseur des opérations en novembre 2019. L’entreprise, qui n’a aucun moyen de transport en propre, fait appel à des sous-traitants "dont nous sommes garants des faits et gestes", précise-t-il. Son travail consiste principalement à répartir la charge de travail auprès de ses collaborateurs. Il gère une équipe "jeune et dynamique", composée de 6 personnes. Il fait le suivi des dossiers avec les fournisseurs ainsi qu’avec les douanes, à l’import comme à l’export ; il surveille "les indicateurs de suivi ainsi que les indices de performances". Avec de l’ambition et de la volonté, ce travail peut mener vers un emploi de manager responsable des opérations, puis directeur d’agence. "J’ai la chance d’évoluer dans une petite structure, où il y a beaucoup d’opportunités", se réjouit-il.
Mes atouts.
Florian est passionné d’aviation et son métier lui "plaît énormément". Il faut de "la rigueur et de l’organisation", et "ne pas perdre ses moyens en cas de pression, car celle-ci est quotidienne", insiste-t-il. "On traite souvent plusieurs dossiers en même temps et on n’a pas le droit à l’erreur." Avoir l’esprit d’équipe est essentiel, tout comme le sens du contact, même si 70 % des communications passent par mail. Avec une centaine d’interlocuteurs par jour en France et à l’étranger, la maîtrise de l’anglais professionnel est indispensable.