Stages en entreprise :
vos questions, nos réponses
Date de publication : 26 mars 2024
Découvrir l'entreprise, y appliquer ses savoirs, en acquérir de nouveaux : les stages font partie intégrante de la scolarité, du collège à l'enseignement supérieur. La recherche d'une entreprise et les premiers jours sur le terrain sont des étapes formatrices, mais apportent aussi leur lot d'interrogations. Voici nos réponses à vos questions.

Trouver un stage en milieu professionnel
Il faut distinguer différents types d'accueil possibles en milieu professionnel :
- visites d'information : à tout âge, toutes les classes ;
- séquences d'observation : élèves âgés de 14 ans au minimum en classe de 4e, de 3e, de 3e prépa-métiers, 2de générale et technologique, terminale professionnelle ;
- stages d'initiation : élèves âgés de 14 ans au minimum en 4e Segpa, 3e prépa-métiers ; 2de menant au bac STHR (sciences et technologies de l'hôtellerie et de la restauration) ;
- stages d'application : élèves de 3e Segpa et Erea, de 3e en dispositif relais, âgés de 14 ou 15 ans minimum selon le cas ;
- stage en milieu professionnel ou périodes de formation en milieu professionnel pour les élèves en CAP, en bac pro, en 3e prépa-métiers et en formation qualifiante des Segpa et Erea âgés de 14 ans minimum.
Attention, le code du travail encadre la présence en entreprise des moins de 18 ans et encore plus celle des moins de 16 ans (limite de l'obligation scolaire). Un stage ne s'improvise jamais et doit être encadré par une convention de stage.
Lire nos articles : Les stages au collège ; Les stages en lycée professionnel et Les stages en lycée général et technologique
Oui. Une convention de stage est le document obligatoire qui permet d'établir les termes d'un stage. Elle doit être signée par l'entreprise, l'établissement de formation et le futur ou la future stagiaire. Toute présence en entreprise doit être autorisée et encadrée avec une convention de stage par le collège et le lycée. Il en est de même dans l'enseignement supérieur.
Lire notre article : Stagiaire : 4 points à savoir
Le ou la stagiaire doit faire preuve d'assiduité et de disponibilité pour les tâches qui lui sont confiées. Il ou elle s’engage à respecter les règles de l’entreprise et à rédiger un rapport ou un mémoire à présenter au ou à la responsable de l’entreprise. En échange, celle-ci s’engage à proposer un stage qui correspond au projet pédagogique défini par l’établissement d'enseignement dans la convention de stage. L'entreprise doit fournir tous les moyens pour atteindre ce but et désigner un tuteur/une tutrice de stage pour aider le ou la stagiaire.
Lire notre article : Stagiaire : 4 points à savoir
Comment rechercher un stage ?
Les techniques de recherche d'un stage sont les mêmes que pour un emploi : il faut rédiger un CV et une lettre de motivation, rechercher des entreprises, les appeler, les relancer, se préparer à passer des entretiens.
Pour trouver une entreprise ou échanger avec des recruteurs :
- consulter les annuaires d'entreprise comme les Pages jaunes ou le Kompass ;
- visiter les salons ou participer aux journées portes ouvertes pour prendre contact avec des entreprises ;
- demander des informations à la chambre de commerce et d'industrie la plus proche de chez soi.
En cas de difficulté pour trouver un lieu de stage, il faut en discuter avec ses professeurs ou avec les référents des services dédiés à la recherche de stage.
Lire notre article : Stages : où trouver des offres ?
Selon leur niveau d'études, les collégiens, lycéens et étudiants bénéficient plus ou moins d'aide de la part des professeurs et des équipes éducatives de leur établissement. L'accompagnement est important au collège, un peu moins au lycée et ainsi de suite. L'objectif est que l'élève trouve une entreprise par ses propres moyens, dans le but de le ou la rendre autonome et de le ou la préparer à sa future recherche d'emploi. Des services ou bureaux dédiés à la recherche de stage sont souvent implantés dans les établissements (lycées professionnels, écoles, universités...) et proposent une aide.
Autres solutions :
- solliciter sa famille, son entourage, ses voisins... ;
- activer son réseau professionnel en parlant de sa recherche autour de soi ;
- contacter les anciens élèves de sa formation, via son établissement ou via les réseaux sociaux.
Si certains sites font payer les entreprises pour qu'elles y déposent leurs offres, la consultation reste gratuite. En revanche, il est possible qu'il soit obligatoire de créer un compte en renseignant des données personnelles : nom, prénom, âge et adresse e-mail. Mais si trop d'informations sont demandées, cela devient suspect...
Les sites d'offres de stage sont le plus souvent généralistes, c'est-à-dire qu'il faut sélectionner des critères pour trouver des propositions dans le domaine que l'on a choisi. On peut gagner du temps en mémorisant ses critères puis en créant une alerte à recevoir par courriel : la plupart des sites proposent cette fonctionnalité. Au fil des jours et des semaines, on voit quel site propose le plus de stages dans son domaine.
La plupart des entreprises proposent aussi leurs offres de stage sur leur site. Cela est encore plus vrai pour les grandes entreprises.
Lire notre article : Stages : où trouver des offres ?
Pour quelle durée ?
En réalité, la durée du stage est déjà prévue dans la formation :
- pour les CAP, de 12 à 16 semaines (au maximum) réparties sur les 2 années de préparation au diplôme ;
- pour les bac pro, de 16 à 20 semaines réparties sur les 3 ans de préparation et au maximum en 6 périodes avec un minimum de 3 semaines par période ;
- pour les BMA (brevets des métiers d'art), de 12 à 16 semaines ;
- pour le bac STHR, 8 semaines, 4 semaines en 2de et 4 semaines en 1re ;
- pour les BTS, de 8 à 16 semaines réparties sur les 2 années de préparation ;
- pour les BUT, de 22 à 26 semaines en fonction de la spécialité, en une seule période ;
- en licence pro, de 12 à 16 mois maximum en une seule période ;
- en master, de 3 à 6 mois maximum en une seule période.
Les entreprises connaissent assez bien les durées prévues dans les formations et proposent des stages avec des durées correspondantes. Il est aussi possible de négocier avec elles pour que "ça colle" au mieux.
Lire notre article : Les stages par niveau d'études
Un stage étudiant ne peut pas durer plus de 6 mois, renouvellement compris, par année universitaire.
Oui, un renouvellement est possible si la durée cumulée est inférieure ou égale à 6 mois. Toutefois, cela nécessite l'accord de son établissement. Il faut qu'il y ait un réel intérêt au niveau pédagogique. La plupart du temps, ces prolongements se font dans le cadre de stages de niveau bac + 5 lorsque l'étudiant ou l'étudiante n'a pas réalisé toute sa mission en 3 ou 4 mois.
Quelle rémunération ?
En stage, on parle de gratification et non de salaire.
La gratification est obligatoire pour les stages dont la durée est supérieure à 2 mois, consécutifs ou non, c'est-à-dire 44 jours ou à partir de 309 heures.
On compte ainsi : une journée de stage = 7 heures (effectuées à la suite ou non) ; 22 journées de stage (effectuées à la suite ou non) = 1 mois.
La gratification minimale est de 4,35 € par heure. Attention, le montant est calculé sur le nombre d'heures effectuées.
Pour les stages d'une durée inférieure à 2 mois, la gratification n'est pas obligatoire. Elle reste facultative.
Oui, c'est possible. On peut le faire à la fin de l’entretien. Toutefois, les gratifications supérieures au montant minimum légal sont plutôt pratiquées pour les bac + 3 et bac + 5. Avant ce niveau d'études, si le candidat ou la candidate n'a pas ou très peu d'expérience, c'est plutôt rare.
L'allocation de stage concerne toutes les spécialités de formations qui préparent au :
- CAP (certificat d'aptitude professionnelle) ;
- Bac pro (bac professionnel) ;
- BMA (brevet des métiers d’art) ;
- CS (certificat de spécialisation, ex-MC, mention complémentaire) ;
- DTMS (diplômes de technicien des métiers du spectacle) ;
- FCIL (formation complémentaire d'initiative locale).
Les élèves inscrits dans une formation à distance, dans des dispositifs de repréparation de diplômes, dans un parcours Ambition emploi, ainsi que les redoublants, sont aussi concernés par l'allocation.
Lire notre article : Stages en lycée professionnel
Stage facultatif, stage à l'étranger...
En dehors des stages obligatoires, l'élève peut toujours prendre l’initiative d’effectuer un stage facultatif pendant ses études. Il faudra trouver une entreprise d'accueil et obtenir l'accord de son établissement afin de fixer ensemble des objectifs pédagogiques. Les stages facultatifs répondent aux mêmes règles que ceux qui sont obligatoires : une convention de stage doit être signée entre son établissement et l'entreprise.
Oui. Quel que soit son niveau d'études, effectuer un stage à l'étranger est encouragé. Des programmes, comme Erasmus+, l'OFAJ (office franco-allemand pour la jeunesse) ou d'autres dispositifs facilitent sa mise en place en lien avec les établissements de formation. C'est un atout reconnu à l'examen du baccalauréat et pour obtenir des points dans un cursus dans l'enseignement supérieur.
Lire nos articles : Voie pro et mobilité européenne ; Avant le bac : étudier à l'étranger ; Après le bac : les stages à l'étranger
Des périodes d'observation en entreprise pendant les vacances scolaires, d'une durée maximale de 1 semaine, sont possibles. Un ou une jeune peut effectuer un "mini-stage" à partir de l'âge de 14 ans. Il faut prendre contact avec la CCI (chambre de commerce et d'industrie) de son département ou la CMA (chambre de métiers et de l'artisanat). L'objectif de ces périodes est de découvrir l'entreprise, les métiers et les activités d'un environnement professionnel. Pour cela, une convention de stage doit être signée entre l'entreprise, le ou la jeune (avec l'accord obligatoire de ses parents) et l'organisme (CCI, CMA, etc.). Attention, ces mini-stages ne sont pas proposés dans tous les départements.
Lire l'article sur le web : À partir de quel âge peut-on travailler ?
Le stage au quotidien
Bien souvent, les dépenses liées au transport sont une mauvaise surprise en début de stage. L'entreprise se situe parfois à l'autre bout de la ville, voire dans une autre...
Si les transports publics sont empruntés par le ou la stagiaire, l'entreprise doit rembourser la moitié des frais, mais il faut prendre une carte d'abonnement (hebdomadaire ou mensuelle) et non pas acheter des tickets à l'unité. Il faudra fournir un justificatif de paiement. Dans le cas d'un abonnement annuel en cours, il faut se rendre dans une agence commerciale des transports en commun (ou sur leur site Internet) pour demander une preuve d'achat.
Le remboursement s'ajoute à la gratification du stage à la fin du 1er mois d'immersion. En aucun cas, il ne peut être soustrait.
Si tout autre moyen de transport personnel (voiture, scooter, moto...) est utilisé, la prise en charge ne sera possible que si elle est prévue dans un accord collectif d'entreprise. Le ou la stagiaire bénéficie ou non d'un remboursement, au même titre que les autres salariés de l'entreprise. Aussi, si aucun remboursement n'est prévu, il ou elle a tout intérêt à utiliser les transports en commun.
En cas de difficultés financières, les futurs stagiaires ou stagiaires doivent en parler à leur établissement et à l'employeur. Il existe des aides à la scolarité pour les lycéens et les étudiants.
Il est conseillé de rechercher un stage à proximité de son domicile. De très longs allers-retours peuvent engendrer une fatigue importante et une moindre concentration au final. Toutefois, il peut exister des solutions : se faire héberger à proximité chez des gens que l'on connaît (famille, proches...). Se renseigner sur les foyers de jeunes travailleurs et les conditions pour y être admis. Certaines entreprises, mais cela est très rare, mettent à disposition des hébergements.
Il faut prévenir son référent ou sa référente en entreprise le plus rapidement possible. D'une part, pour qu'il ou elle ne s'inquiète pas de cette absence ; d'autre part, pour qu'il ou elle effectue les démarches administratives nécessaires de son côté. Il faut obligatoirement aller voir un médecin pour se faire prescrire un arrêt maladie et une ordonnance pour se soigner. Enfin, il faut prévenir son établissement de formation, d'autant plus que les mineurs sont aussi sous leur responsabilité.
Oui, toutes les entreprises ne disposent pas de cantine ni de restaurant d'entreprise. Dans ce cas, les salariés bénéficient très souvent de titres-restaurants. Les stagiaires doivent aussi en bénéficier. Toutefois, certaines entreprises n'en proposent pas à leurs salariés. En cas de difficulté financière, des aides existent : les futurs stagiaires peuvent se renseigner auprès de leur établissement ; les étudiants peuvent bénéficier de bourses ou solliciter le Crous.
Les aléas du stage
En général, les tâches et les missions sont détaillées dans la convention de stage. Il faut en discuter avec le tuteur ou la tutrice en entreprise. Si jamais un accord ne peut pas être trouvé, il faut tout de suite en parler à son référent ou à sa référente dans son établissement scolaire.
Le ou la responsable de stage doit assurer un encadrement. Toutefois, des urgences et des réunions à répétition peuvent l’empêcher d'être disponible. Si ces absences répétées empêchent le ou la stagiaire d'avancer, il faut le lui en parler. Si la situation ne s'améliore pas, il faut en faire part à son enseignant référent ou à son enseignante référente dans l'établissement scolaire.
En principe, les missions que l'on confie au ou à la stagiaire doivent être en lien avec sa formation et son niveau. Un stage sert aussi à faire acquérir de nouvelles compétences et ce n'est pas forcément facile ! S'il y a une réelle incohérence, il faut en parler à son tuteur ou à sa tutrice en entreprise et à son enseignant référent ou enseignante référente. Ils pourront réadapter la mission.
Le contexte et l’ambiance de travail peuvent jouer sur la réussite d’un stage. Le courant peut ne pas passer avec le tuteur ou la tutrice en entreprise et/ou avec les autres collègues et les conditions d’exercice s’avérer difficiles. Il faut garder en tête que c'est un stage qui dure quelques semaines, voire quelques mois. Si cela devient vraiment dur à supporter, il faut échanger avec son enseignant référent ou enseignante référente, il ou elle pourra aussi donner un avis extérieur à la situation. S'il ou elle juge que les conditions sont trop mauvaises, il est possible de changer de stage.
Oui. Les modalités de rupture de convention sont mentionnées dans la convention de stage. Celle-ci peut être rompue pour des motifs liés à une maladie, à un accident, à une grossesse, à une adoption, etc. Elle peut aussi être rompue par l'étudiant ou l'étudiante, avec l’accord de l’établissement, en cas de non-respect par l’entreprise des tâches définies dans la convention ou des règles de sécurité. La rupture peut aussi se faire à l'initiative de l'entreprise.
À la suite d'une rupture de convention de stage, l'établissement peut demander à l'élève de trouver un autre stage ou décider de le reporter à une date ultérieure. À titre exceptionnel, il peut décider de valider le stage, même si celui-ci n’a pas atteint la durée prévue obligatoire dans le cursus. Il peut, dans ces cas-là, proposer une autre solution, comme la rédaction d'un rapport ou d'un mémoire.