Fabienne Jacquy et Marjorie Cattuzzato,
professionnelles de l'accessibilité

Fabienne, interprète français/LSF (langue des signes française) et Marjorie, codeuse en LfPC (langue française parlée complétée), favorisent l’accessibilité pour les personnes sourdes ou malentendantes, selon leur choix de communication.

Deux mains qui signent sur fond noir.

En quoi consiste votre métier ?

Je suis interprète français / LSF pour les personnes sourdes mais aussi pour les personnes entendantes. Au quotidien, je travaille seule ou avec 1 ou 2 collègues en binôme si l’intervention dure 1 h et plus. En fonction des interventions, la préparation est plus ou moins conséquente, explique Fabienne.

Pour Marjorie, l’objectif des codeurs en LfPC est de rendre le message accessible en ajoutant un code près du visage. Car, quand une personne lit sur les lèvres, elle n’a que 30 % du message. La configuration des doigts donne les sons-consonnes. La position autour du visage donne les sons-voyelles. En combinant les deux, on obtient des syllabes, et donc des mots et des phrases. J’interviens auprès des jeunes de 0 à 20 ans et principalement en classe ordinaire. J’apporte également des adaptations pédagogiques afin que les enfants comprennent le cours.

Ce sont des métiers où l’on se déplace beaucoup tout au long de l’année voire dans la journée, précisent Fabienne et Marjorie.

Fabienne Jacquy signe une exposition de photographies
Fabienne Jacquy / © DR

Quel est votre parcours scolaire ?

Le métier d’interprète est accessible après un bac + 5, et celui de codeur après un bac + 3. Fabienne a suivi un cursus général, en suivant des cours de langues des signes en parallèle de ses études à l’université (licence en psychologie) puis a intégré une formation d’interprète.

Le parcours de Marjorie commence par un CAP, suivi d’un bac pro et d’un BTS réalisés par la voie de l’apprentissage, et d’une licence pro codeur en LfPC.

Marjorie Cattuzzato échange en code LfPC avec une élève
© Marjorie Cattuzzato

Comment avez-vous découvert la culture sourde ?

Elles ont toutes les 2 découvert la culture sourde un peu par hasard. Marjorie effectuait un stage dans le cadre de son CAP service à la personne quand elle a rencontré une codeuse LfPC qui était aussi maman d’enfant sourd. Cela m’a attirée tout de suite.

Fabienne, quant à elle, a travaillé dans une colonie de vacances avec un animateur sourd percussionniste qui réussissait à partager sa passion et à communiquer avec les jeunes, y compris entendants. Cela m’a fasciné et j’ai commencé à apprendre quelques signes pendant la colo.

Avez-vous une journée type ?

Nous n’avons pas de journée type, ce sont des métiers qui ne sont pas routiniers ! Fabienne après 25 ans d’une carrière variée, peut intervenir dans un musée, lors d’un festival, pour accompagner des personnes à un rendez-vous médical ou à une formation. Elle est aussi experte auprès d’une Cour d’Appel. Marjorie, quant à elle, peut commencer sa journée en maternelle avec l’apprentissage des couleurs, puis enchaîner avec un élève de terminale et finir sa journée avec une réunion entre professionnels ou avec la famille. Sa voiture est son bureau.

Quelles sont les qualités pour exercer votre métier ?

Pour Fabienne et Marjorie, les qualités pour exercer leur métier sont : être curieux, aimer l’imprévu et la nouveauté et être ouvert d’esprit. Il est essentiel d’être discret tout en acceptant d’être mis au premier plan. Elles ajoutent, Nos métiers observent une déontologie stricte : secret professionnel, neutralité et fidélité du message. Marjorie qui intervient essentiellement auprès des enfants souligne l’importance de maîtriser la langue française, et de faire preuve d’écoute et de patience.


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